Insuffisance ovarienne prématurée

Insuffisance ovarienne prématurée

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) est une maladie rare mais non exceptionnelle, concernant 0.1 % des femmes âgées de 30 ans. Sur le plan clinique, les patientes présentent un tableau d’aménorrhée primaire ou secondaire, suivant l’âge de survenue. L’infertilité est le plus souvent définitive et est actuellement prise en charge uniquement par une démarche de don d’ovocytes mais des formes fluctuantes d’IOP sont décrites. La mise en place d’un traitement hormonal substitutif est aussi nécessaire pour prévenir les conséquences d’une déprivation oestrogénique (ostéoporose et risque cardio-vasculaire notamment) et ce, jusqu’à l’âge physiologique de la ménopause.

L’IOP est un syndrome très hétérogène dans son origine, pouvant être lié à des maladies auto-immunes, des désordres métaboliques comme la galactosémie ou à diverses anomalies génétiques. Des anomalies du chromosome X peuvent être responsables du tableau d’IOP Parmi celles-ci, des délétions du chromosome X ou des translocations sont les plus fréquentes. En outre, nombre d’études ont suggéré que c’est essentiellement le bras long du chromosome X qui peut être impliqué dans les défauts de l’ovulation, avec de petites délétions, suggérant l’existence d’une zone critique essentielle pour le fonctionnement ovarien normal, située sur la zone Xq26.Xq28. Des mutations de chromosomes autosomiques ont également été identifiées chez des patientes avec IOP. Depuis 10 ans les approches génétiques se sont multipliées avec l’utilisation de puces ciblant des gènes le plus souvent impliqués dans les IOP mais aussi l’utilisation du séquençage de l’exome et depuis peu une approche génomique globale, entrant dans le cadre du Plan France Génomique. La mise en évidence de variants de gènes associés à l’IOP concerne près de 50% des femmes en prenant garde à l’analyse fonctionnelle précise de ces variants avant de leur imputer l’origine de l’IOP.