Syndrome de Wiedemann Beckwith

Syndrome de Wiedemann Beckwith

Le syndrome de Wiedemann-Beckwith (SWB) est un syndrome de croissance excessive prédisposant au développement de tumeurs embryonnaires, qui concerne environ 1/13 000 naissances (fréquence probablement sous-estimée).

L’expression phénotypique du SWB est très variable. Les trois signes cardinaux classiques du SWB sont la macrosomie néonatale souvent associée à une avance staturale postnatale, la macroglossie et les troubles de fermeture de la paroi abdominale : diastasis des droits, hernie ombilicale ou surtout omphalocèle qui nécessite une prise en charge chirurgicale dans les premiers jours de vie. Les autres signes cliniques sont une viscéromégalie sélective (intéressant les reins, le foie, la rate et le pancréas), des anomalies des oreilles à type de fistules auriculaires et d’incisures des lobes, des hypoglycémies en période néonatale, un angiome plan frontal et une hémihypertrophie. Ces patients nécessitent une prise en charge multidisciplinaire spécialisée.

La préoccupation majeure des médecins prenant en charge les enfants atteints du SWB est le risque tumoral. En effet, environ 10 % des enfants présentant un SWB vont développer une tumeur au cours des premières années de la vie, en général avant l’âge de 5 ans. Il s’agit le plus souvent de tumeur de Wilms ou néphroblastome, mais aussi d’hépatoblastome, de corticosurrénalome, de neuroblastome ou de rhabdomyosarcome.

Les analyses moléculaires de la région chromosomique 11p15, soumise à empreinte parentale (où sont situés des gènes contrôlant la croissance et le cycle cellulaires tels que IGF2, H19, KCNQ1OT1, CDKN1C) ont permis d’apporter une aide précieuse au diagnostic et au pronostic. Le SWB est secondaire à une anomalie épigénétique (troubles de la méthylation de la région ICR2/KCNQ1OT1 ou de la région ICR1/H19) ou génétique (isodisomie paternelle ou mutation du gène CDKN1C) de la région 11p15, conduisant soit à une surexpression de gènes ayant une action proliférative (en particulier IGF2) soit à une perte d’expression de gènes ayant une action anti-proliférative (comme H19 et CDKN1C). Une surveillance individualisée est ainsi proposée selon le résultat moléculaire.